L’Afrique est l’un des grands poumons forestiers de la planète et un fournisseur clé de bois durs précieux pour l’industrie mondiale.
Le bois d’Afrique, de l’ébène du Gabon à l’iroko, en passant par l’ivoire rose, la diversité et la singularité des essences africaines font de ce continent une référence pour l’ébénisterie, la lutherie et la menuiserie technique.





Mais cette richesse naturelle s’accompagne également d’une responsabilité : beaucoup de ces espèces sont menacées par la surexploitation, l’exploitation forestière illégale et une chaîne d’approvisionnement non transparente.
Dans ce guide technique, nous analysons les principaux bois africains, leurs propriétés physiques, leurs utilisations et les critères éthiques d’un commerce responsable.
Caractéristiques générales du bois africain
Bien que la diversité des espèces soit énorme, les bois africains partagent certaines propriétés qui les rendent uniques :
Haute densité et dureté
De nombreuses espèces dépassent 850 kg/m³ et ont une dureté Janka supérieure à 2 000 lbf, ce qui les rend extrêmement durables et résistantes à l’usure.
Excellente durabilité naturelle
Grâce à leur environnement domestique, beaucoup développent des propriétés anti-xylophages et résistantes à l’humidité sans avoir besoin de traitements artificiels.
Couleurs intenses et veines uniques
Des tons rougeâtres, noirs profonds ou roses, combinés à des grains ondulés ou contrastés, font ressortir visuellement ces bois.
Grain difficile et usinage exigeant
Le grain croisé, la dureté et la présence de minéraux exigent des outils et une expertise professionnels pour éviter les déchirures ou la surchauffe.
Risque écologique et réglementation du bois d’Afrique
Le commerce incontrôlé a amené de nombreuses espèces au bord de l’extinction. Cela passe par la traçabilité, la réglementation et les décisions éclairées des producteurs et des consommateurs.
Principales essences de bois africaines
Vous trouverez ci-dessous un tableau comparatif avec les espèces les plus pertinentes dans le commerce technique et artisanal actuel :
Bois | Nom scientifique | Masse volumique (kg/m³) | Dureté Janka (lbf) | Résistance (champignons/insectes) | Principales utilisations | Statut de conservation (CITES/UICN) |
---|---|---|---|---|---|---|
Bois noir d’Afrique | Dalbergia melanoxylon | ~1270 | ~3 670 | Très élevé | Instruments, sculpture, menuiserie de luxe | CITES Ap. II – Menacée (UICN) |
Rose Ivoire | Berchemia zeyheri | ~1035 | ~3 230 | Fort | Poignées, luxe, tournage fin | Réglementé (non inscrit à la CITES) |
Iroko | Sublime milice | ~660 | ~1 260 | Très élevé | Planchers, mobilier, menuiserie extérieure | Préoccupation mineure (UICN), pas de CITES |
Sapeli | Entandrophragma cylindricum | ~640 | ~1 510 | Bas | Ébénisterie, placages décoratifs, instruments | Vulnérable (UICN), pas CITES |
Le wengé | Millettia laurentii | ~870 | ~1 930 | Très élevé | Revêtements de sol, guitares, menuiserie technique | En danger (UICN), CITES Ap. II |
Bois de zèbre | Microberlinia brazzavillensis | ~750 | ~1 830 | Fort | Tôles, meubles design | Vulnérable (UICN), pas CITES |
Bubinga | Guibourtia spp. | 850–980 | ~2 410 | Fort | Instruments, placage de luxe, menuiserie | CITES Ap. II (depuis 2017) |
Padouk africain | Pterocarpus soyauxii | ~740 | ~1 970 | Fort | Tournage, tambours, meubles | Préoccupation mineure de l’UICN |
Doussié | Aphzélie africaine / bipindensis | ~830 | ~1 810 | Très élevé | Revêtements de sol, parquets, extérieur | Préoccupation mineure (UICN) |
Ébène du Gabon | Diospyros crassiflora | ~1000 à 1200 | ~3 220 | Très élevé | Instruments, incrustations, sculptures | En danger (UICN), CITES Ap. II |
Khaya (acajou d’Afrique) | Khaya spp. | ~545 | ~850 | Bas | Meubles, portes, bateaux | Pas de réglementation active, certaines sont en cours de révision |
Mopane | Colophospermum mopane | ~990 | ~3 840 | Très élevé | Instruments, poteaux, usages ruraux | Préoccupation mineure (UICN) |
Bilingue | Nauclea diderrichii | ~880 | ~2 020 | Très élevé | Construction lourde, ponts, ports | Préoccupation mineure (UICN) |
Pourquoi le commerce du bois en Afrique devrait-il être réglementé ?
L’exploitation incontrôlée engendre trois conséquences graves :
- Perte de biodiversité : de nombreuses espèces comme l’ébène ou le wengé sont déjà en danger critique d’extinction.
- Impact humain : Les communautés autochtones perdent l’accès aux ressources et aux territoires, et le travail des enfants ou les conditions précaires sont souvent utilisés.
- Corruption et économie souterraine : Le commerce illégal favorise les réseaux de corruption, échappe aux impôts et affaiblit les économies locales.
Des organismes tels que la CITES et les réglementations FSC cherchent à corriger ces abus en établissant des quotas, une traçabilité et des restrictions pour empêcher une extinction commerciale d’espèces précieuses.
La plupart des bois inscrits à la CITES II qui sont encore couramment commercialisés aujourd’hui le font avec du matériel ancien avant d’être inscrits sur cette liste. Sa disponibilité sera considérablement réduite au fil des années.
Pink Ivory : une réglementation pour éviter son entrée en danger d’extinction
Cette espèce a fait l’objet d’une surveillance et de quotas réglementés en raison de sa forte demande d’objets de luxe. Ces mesures préventives démontrent que le commerce peut et doit être contrôlé avant qu’une espèce ne soit menacée d’extinction.

En savoir plus sur le bois Pink Ivory.
Conclusion sur le bois africain
Le bois africain offre des qualités techniques et esthétiques difficiles à égaler. Mais il n’est logique de travailler avec elle que dans une approche responsable et durable. Chez Ligna.es nous nous engageons pour un bois légal et traçable, dans le respect de son origine et des personnes qui le rendent possible.

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Questions fréquentes sur le bois d’Afrique
Qu’est-ce qui rend le bois africain spécial ?
La combinaison d’une densité élevée, d’une résistance naturelle et d’une variété chromatique en fait une option techniquement et visuellement attrayante pour de multiples utilisations.
Tous les bois africains sont-ils durs ?
Pas tous. Bien que beaucoup aient une dureté élevée (comme le mopane ou l’ébène), il existe également des espèces plus légères telles que le khaya ou l’obeche (non inclus dans le tableau), utilisées pour la menuiserie plus légère.
Pourquoi certaines espèces sont-elles réglementées ?
Certaines espèces de bois d’œuvre en Afrique sont réglementées parce que leur exploitation massive et incontrôlée les a mises en danger ou a un impact négatif sur les communautés locales et les écosystèmes clés.
Qu’est-ce que cela signifie pour un bois d’être inscrit à l’Annexe II de la CITES ?
Cela signifie qu’il n’est pas encore en danger critique d’extinction, mais que son commerce doit être contrôlé pour éviter qu’il ne le devienne. Nécessite des permis et une traçabilité.
Comment savoir si un bois africain est légal ?
Pour savoir si un bois d’Afrique est légal, vous devez exiger des certificats FSC, PEFC ou une documentation d’origine légale. Il est également conseillé d’acheter auprès d’entreprises ayant des politiques claires en matière de durabilité et de transparence.
L’achat de bois africain est-il éthique ?
Seulement si son origine légale est vérifiée, s’il n’encourage pas l’exploitation humaine ou environnementale, et s’il contribue à des économies locales respectueuses des droits du travail.
Quels bois africains sont utilisés dans les instruments de musique ?
L’ébène, le mopane, le bois noir d’Afrique et le bubinga sont répandus dans les clarinettes, les flûtes, les guitares, les tambours et les xylophones pour leur densité et leur stabilité.
Quels sont les plus résistants à l’extérieur ?
L’iroko, le doussié, le padouk et le bilinga sont très stables face à l’humidité et aux insectes, idéaux pour une utilisation en extérieur ou sur des planchers surélevés.
Quels bois ont la couleur la plus exotique ?
L’ivoire rose, le bois de zèbre et le padouk africain se distinguent par leur coloration naturelle intense et leurs veines frappantes sans avoir besoin de colorants.
Peut-il être utilisé sur des planches de cuisine ?
Certaines essences de bois africain comme l’iroko ou le sapelli peuvent être utilisées pour les planches de cuisine ou les planches à découper, à condition qu’elles soient correctement traitées et finies.