Introduction
L’humidité est l’un des plus grands ennemis du bois. Lorsqu’elles sont fréquemment exposées à des environnements humides ou mouillés, la plupart des espèces souffrent de gonflement, de déformations ou même de pourriture. Cependant, il existe des bois résistants à l’humidité qui se distinguent par leur résistance naturelle à l’eau, grâce à leur haute densité, leur teneur en huile ou en résine, et /ou leur structure cellulaire qui entrave la pénétration de l’humidité.
Cet article présente une sélection technique et éprouvée de 10 des meilleurs bois pour les environnements humides.
Tableau comparatif des bois résistants à l’humidité
Bois | Masse volumique (kg/m³) | Extractifs naturels | Durabilité naturelle | Utilisations en vedette |
---|---|---|---|---|
Teck | 660–750 | Très élevé | Excellente | Nautique, mobilier de jardin |
Ipe | ~1050 | Haut | Excellente | Terrasses, sols extérieurs |
Iroko | 800–860 | Haut | Très élevé | Menuiserie extérieure, fenêtres |
Bangkirai | 850–1000 | Haut | Très élevé | Revêtements de sol, pergolas, mobilier d’extérieur |
Cèdre rouge | 370–400 | Modéré | Fort | Bardage, toiture, aménagement paysager |
Guayacán | ~1260 | Naturel | Sentence | Pièces nautiques, mécaniques, essieux |
Wengé | 865–910 | Modéré | Fort | Planchers, salles de bains, cuisines |
Cèdre jaune d’Alaska | 400–500 | Haut | Très élevé | Structures nautiques, côtières |
Chêne blanc | 700–750 | Modéré | Fort | Tonnellerie, pilotis, structures humides |
Karri | ~900 | Haut | Fort | Construction, Environnements humides |
1. Teck (Tectona grandis)
Le teck est sans doute le bois le plus connu pour sa résistance à l’eau. Originaire d’Asie du Sud-Est, sa teneur naturelle en huiles, en silice et en caoutchouc le rend pratiquement insensible à la pourriture.
C’est pourquoi il a toujours été utilisé sur les ponts de bateaux, les meubles de jardin et les revêtements extérieurs de luxe. Son toucher doux et sa couleur brun doré en font également l’un des plus esthétiques.
2. Ipé (Handroanthus spp.)
L’ipé, aussi appelé « noyer du Brésil », est extrêmement dense et résistant : son poids spécifique est d’environ 1050 kg/m³. C’est l’un des bois résistants à l’humidité les plus utilisés à l’extérieur.
Cette caractéristique, ainsi que son contenu extractif élevé, en font un lieu de prédilection pour les ponts haut de gamme, les passerelles marines et même les structures portuaires. Il est si dense qu’il ne flotte pas dans l’eau. Sa durée de vie utile à l’extérieur peut dépasser 40 ans sans traitement.

3. Iroko (milice exaltée)
Connu sous le nom de « teck africain », l’iroko offre une excellente alternative plus abordable au teck traditionnel. Sa résistance à l’humidité et sa durabilité contre les champignons et les insectes le rendent idéal pour les portes, les fenêtres, les stores extérieurs et les meubles exposés aux intempéries. Sa couleur varie de l’or au brun foncé, avec une veine attrayante et stable.
4. Bangkirai (Shorea spp.)
Originaire d’Asie du Sud-Est, Bangkirai est très apprécié en Europe pour ses terrasses extérieures, ses pergolas et ses abris de jardin. Il a une densité qui dépasse les 850 kg/m³ et une résistance naturelle très élevée, même sans traitements chimiques.
Il est courant dans les projets d’urbanisme extérieur en raison de sa stabilité et de sa résistance aux termites et aux champignons. Il est également utilisé pour les ponts piétonniers et le mobilier urbain.
5. Cèdre rouge (Thuja plicata)
Le cèdre rouge de l’Ouest, bien que léger, possède une excellente stabilité dimensionnelle et une bonne résistance à l’eau. Son arôme caractéristique provient de composés volatils qui agissent également comme un insectifuge naturel.
Il est utilisé dans les revêtements de façade, les toits, les clôtures et les saunas, car il résiste bien à l’humidité et aux cycles de séchage.
6. Guayacán (Lignum vitae)
Le Guaiacan ou Lignum vitae est l’un des bois les plus durs et les plus denses au monde (~1260 kg/m³) et l’un des plus durables contre l’eau et l’usure.
Son utilisation historique comprend les paliers d’hélice de navire, les paliers marins et même les joints hydrauliques sans lubrification. Il résiste non seulement à l’eau, mais aussi aux frottements extrêmes. C’est une option de niche en raison de son coût et de sa difficulté de travail, mais imbattable en termes de performances.

7. Wengé (Millettia laurentii)
Le wengé est un bois tropical qui allie beauté profonde et résistance. Avec des tons brun foncé presque noirs et une veine dense, il est parfait pour les sols de salle de bains, les meubles de cuisine et les espaces intérieurs à forte humidité ambiante.
Sa dureté et sa stabilité le rendent résistant à la déformation, mais son usinage nécessite des outils de haute qualité.

8. Cèdre jaune d’Alaska (Cupressus nootkatensis)
Bois résineux et aromatique, très apprécié en Amérique du Nord pour les utilisations extérieures exigeantes. Il est utilisé dans les skis nautiques, les pièces nautiques et les structures exposées à la mer.
Il résiste très bien aux agents biologiques, notamment les moisissures, les champignons et les insectes, grâce à ses huiles naturelles.
9. Chêne blanc (Quercus alba)
Le chêne blanc est un bois feuillu bien connu pour son utilisation en tonnellerie (barriques) grâce à son grain fermé, qui empêche les fuites de liquide et sa teneur en tanins empêche la prolifération des bactéries.
Mais ce qui est le plus impressionnant, c’est leur utilisation structurelle : à Venise, les pilotis qui soutiennent la ville sont en chêne submergé, où ils sont restés stables pendant des siècles. Sa résistance en milieu humide ou aquatique est légendaire.

10. Karri (Eucalyptus diversicolor)
Originaire d’Australie, le karri est un bois dur, dense (~900 kg/m³) et naturellement résistant à l’humidité. Il est utilisé dans la construction lourde, les structures par temps humide et les ponts en bois.
Sa résistance aux termites et aux champignons le rend très apprécié dans l’architecture extérieure sans avoir besoin de nombreux traitements.
Conclusion sur les bois résistants à l’humidité
Les bois qui se distinguent par leur résistance à l’humidité ont en commun une structure dense et la présence de composés naturels protecteurs. Certains, comme le teck, l’ipé ou le guayacán, offrent des performances extrêmes en milieu marin ou tropical. D’autres, comme le cèdre rouge ou le chêne blanc, offrent des performances techniques remarquables.

En fonction de l’utilisation (nautique, terrasse, mobilier d’extérieur, zones humides intérieures), il est essentiel de sélectionner l’essence la plus adaptée. Et bien que beaucoup de ces bois résistent à eux-mêmes, un bon entretien (huilage, scellement et nettoyage) prolonge considérablement leur durée de vie.
Foire aux questions (FAQ)
Quel entretien ces bois nécessitent-ils à l’extérieur ?
Bien que beaucoup de ces bois résistants à l’humidité ne nécessitent pas de traitement chimique, il est conseillé d’appliquer des huiles ou des teintures une ou deux fois par an pour protéger la couleur et améliorer la résistance de la surface à l’eau stagnante.
Puis-je utiliser ces bois pour une planche à découper ?
Seuls certains d’entre eux, comme le teck ou l’iroko, conviennent à un usage alimentaire direct. Les bois tels que l’ipé ou le guaiacan sont trop durs et peuvent endommager les couteaux. De plus, certains contiennent des substances extractives qui pourraient être transférées dans les aliments.
Qu’est-ce que cela signifie que les bois résistants à l’humidité ont une « durabilité naturelle » ?
C’est la capacité de résister aux champignons, aux insectes et à la pourriture sans traitements. Il est noté de 1 (excellent) à 5 (non durable), selon des normes telles que celles de la EN 350. Dans cette liste, tous les bois ont la classe 1 ou 2.